Un Géo Trouvetou tourangeau a créé le poster olfactif
- Hugo Harnois
- 5 déc. 2024
- 4 min de lecture
Passé par Orléans plusieurs années et désormais installé à Saint-Cyr-sur-Loire avec sa compagne, Benjamin Rimajou aime bien se définir comme un « inventeur ». Mais pour faire plus sérieux, il opte pour « entrepreneur passionné ». L’ancien animateur radio a commencé sa carrière de Géo Trouvetou quand il a monté son entreprise en 2018, après avoir créé l’enfile couette. Il porte aujourd’hui un nouveau projet original : le poster à gratter.

Passé par Orléans plusieurs années et désormais installé à Saint-Cyr-sur-Loire avec sa compagne, Benjamin Rimajou aime bien se définir comme un « inventeur ».
Avant de parler de votre nouveau concept, pouvez-vous revenir en deux mots sur votre première invention, l’enfile couette ?
Deux mots ? Complètement dingue. Plus sérieusement, à la base, je l’avais inventé pour moi, et je ne pensais absolument pas le sortir sur le marché. Il s’agit de deux pinces qu’on met sur la porte de sa chambre pour pouvoir changer sa couette facilement, sans galérer. J’ai tellement halluciné sur le potentiel de ce produit que j’ai ensuite décidé de tout plaquer pour démarrer cette aventure étonnante. On commercialise l’enfile couette depuis 2019, il a eu la médaille d’or du concours Lépine, ça a créé un premier buzz et une rupture de stock. Un reportage télé et un article dans les médias nationaux ont aussi entrainé d’autres ruptures. Et l’an prochain, je vais recruter une directrice commerciale pour donner un coup de boost sur l’enfile couette car il a toujours un gros potentiel.
Passons maintenant à l’origine de votre deuxième invention, le poster à gratter.
A la base, ça vient des cartes du monde à gratter. J’en ai une à la maison et tous les pays que j’ai visités, je les ai grattés. Ma chérie est professeure d’arts plastiques sur la métropole tourangelle, et je vois ses petits bonhommes qu’elle dessine partout dans la maison depuis maintenant dix ans. Donc je me suis dit que ce serait bien de faire un poster à gratter sur la thématique des 100 choses à faire dans sa vie. Et quand on a eu l’idée en 2018, ça n’existait pas, donc on l’a gardée dans nos têtes et on l’a ressortie il y a un peu plus d’un an.
Et il n’y a pas de concurrence avec d’autres sur le marché ?
D’autres personnes se sont mises sur le créneau, mais moi, j’aime bien faire les choses différemment, il faut toujours que je me démarque sinon ça ne m’intéresse pas. Alors déjà, les dessins sont beaucoup plus sympas que ce qu’il se fait à côté, mais surtout, il y a la dimension olfactive avec les cases qui sentent la scène que l’on vient de gratter. Sachant que l’odorat, c’est le sens qui nous ramène le plus souvent à nos souvenirs, un peu comme la Madeleine de Proust. Je vous donne trois exemples, comme préparer un mojito, c’est assez bluffant. Il y a aussi faire du popcorn, ou encore tomber en panne d’essence, et pour celui-ci, ça sent fort le gazole (rires).
Ce n’est pas trop compliqué de travailler avec sa conjointe ?
C’est forcément une relation différente par rapport aux autres collaborateurs ou aux employés avec lesquels je travaille. On ne peut pas exiger de la même manière, on se positionne différemment et je ne peux pas lui mettre d’échéances strictes. Mais c’est resté très simple parce que dessiner reste sa passion. Ça n’a pas été compliqué entre nous.
Comment fait-on pour insérer des odeurs dans un poster ?
C’est une technique qui existe déjà, cela s’appelle la microencapsulation. C’est quelque chose qui ressemble à des huiles essentielles et qui sont capturées dans de toutes petites billes. Quand on gratte, ça va éclater les billes et des odeurs vont ressortir.
Avec ce procédé, comme votre poster impacte-t-il l’environnement ?
C’est une très bonne question, car en effet, c’est un poster, donc du papier. Néanmoins, l’intégralité du produit vient de France, y compris le packaging. Ce ne sont que des fabricants français, et la quasi-totalité vient même de la région Centre-Val de Loire, car le but est d’avoir le moins de déplacement possible. Il faut enfin savoir que le carton d’expédition, c’est aussi le carton d’emballage du produit. C’est d’ailleurs aussi le cas de l’enfile couette.
L’aspect local est important dans votre projet ?
Hyper important. Je ne comprends pas pourquoi on va chercher à l’autre bout du monde pour seulement quelques euros de moins. Sans vouloir faire de la politique, il faut faire attention à ce que l’on fait si on veut garder une économie forte et des emplois en France.
Les posters à gratter viennent d’être commercialisés. Vous enregistrez de bons débuts ?
Les premières ventes arrivent oui, et ça s’active pour Noël. On est récemment allés au salon du Made in France à Paris pour l’enfile couette, et on en a profité pour glisser un petit flyer dans chaque poche. Ça a fait de l’effet, les gens achètent, on est plutôt contents.
Prévoyez-vous des déclinaisons de vos posters dans un futur proche ?
Oui en 2025, on va sortir des posters sur trois nouveaux thèmes. Vous êtes le premier média pour qui je le révèle. Il y aura d’abord un poster pour les enfants sur leurs 50 premiers souvenirs, mais aussi pour les personnes plus âgées avec les 50 choses à faire à la retraite, et enfin les 50 choses à faire en couple. Comme ça, il va y en avoir pour tout le monde. En revanche, ces trois types de posters ne seront pas olfactifs, mais en 2026, de nouveaux arriveront avec des odeurs.
Avez-vous en tête une nouvelle future invention ?
J’aimerais monter une véritable start-up, et surtout, avoir un produit digital. Car pour les produits physiques, ça reste hyper compliqué, il faut les faire fabriquer, avoir du stock, etc… Et oui, à l’avenir, je souhaiterais lancer une application dans le monde du handicap. J’ai envie de faire quelque chose dans ce secteur, j’ai envie d’aider.
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