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Eric Benchetrit (Vitrines d'Orléans) : « si on ne fait rien, le centre-ville va mourir »

Éric Benchetrit, nouveau président des Vitrines d’Orléans, veut réveiller le commerce local. Commerçant emblématique des Halles Châtelet avec Les Cafés d’Éric, il vient d’être élu président des Vitrines d’Orléans, l’association qui fédère les commerçants du centre-ville. Succédant à une présidente démissionnaire, Éric Benchetrit tire la sonnette d’alarme : accessibilité, loyers, animations, relation avec la mairie… Il appelle à un sursaut collectif pour sauver le cœur commerçant d’Orléans.


Éric Benchetrit, nouveau président des Vitrines d’Orléans, veut réveiller le commerce local. Commerçant emblématique des Halles Châtelet avec Les Cafés d’Éric, il vient d’être élu président des Vitrines d’Orléans, l’association qui fédère les commerçants du centre-ville. Succédant à une présidente démissionnaire, Éric Benchetrit tire la sonnette d’alarme : accessibilité, loyers, animations, relation avec la mairie… Il appelle à un sursaut collectif pour sauver le cœur commerçant d’Orléans.
Eric Benchetrit, meilleur torréfacteur de France 2011, est gérant de trois boutiques à Orléans, Saran et Chartres.

Pourquoi avoir accepté la présidence des Vitrines d’Orléans ?


Au départ, je n’étais pas candidat. Mais quand la présidente a quitté son poste, l’association risquait de disparaître. Sans président, les Vitrines d’Orléans, c’est fini. On ne pouvait pas laisser tomber une structure qui rassemble autant de commerçants investis. Il y a des gens motivés, qui ont envie de défendre le commerce orléanais. Alors j’ai décidé de prendre la suite, pour ne pas laisser mourir cette dynamique.


Vous étiez déjà impliqué dans l’association ?


Oui, depuis presque la création. Je suis adhérent depuis 2007 ou 2008, donc dix-huit ans. J’ai toujours cru à l’importance d’une association de commerçants forte : seule, une boutique ne peut pas peser, mais ensemble, on peut faire bouger les choses.


Quelles sont vos priorités pour redonner vie au centre-ville ?


Le premier sujet, c’est la mobilité et l’accessibilité. Les clients me le disent : ils ne viennent plus parce que se garer est devenu une galère. Ils stressent avec le parcmètre, le temps limité, les amendes… Depuis que j’ai ouvert un magasin à Saran, je revois des clients que je n’avais pas vus depuis deux ou trois ans. Ils me disent : “On ne vient plus à Orléans, c’est trop compliqué.”


Si on ne traite pas ce problème-là, on perdra encore du monde. Et si on ne fait rien, le centre-ville va mourir. Ce n’est pas une formule : c’est ce qu’on voit déjà arriver dans d’autres villes.


Comment imaginez-vous la relation avec la mairie ?


Je n’ai pas de préjugés. J’arrive, je découvre. Mais ce que je sais, c’est qu’on a le même intérêt : faire vivre notre centre-ville. Si les commerçants vont bien, la ville va bien. Ce n’est pas une question politique, c’est une question de bon sens. Je suis convaincu qu’on peut travailler main dans la main, sans querelles de couleur politique. L’intérêt commun, c’est de faire rayonner Orléans.


Vous êtes commerçant aux Halles Châtelet, concerné par leur rénovation. Quelle est votre position ?


Oui, je suis doublement concerné. J’attends de voir comment les choses évolueront après les municipales, car le projet dépendra de la future équipe. On en saura plus au printemps, mais ce sera un dossier crucial pour l’avenir du centre-ville.


Les fermetures de grandes enseignes se multiplient. Comment l’expliquez-vous ?


C’est un changement d’époque. Certains modèles économiques ne tiennent plus face aux géants du e-commerce et aux plateformes à bas prix comme Shein. Les clients consomment autrement. Mais je reste optimiste : on est sûrement à la fin d’un cycle. D’autres enseignes, plus adaptées à la demande actuelle, finiront par prendre le relais.


Et puis le besoin de contact humain reste là. Après le Covid, les gens étaient heureux de retrouver leurs commerçants : ça prouve que le commerce de proximité a encore un vrai avenir.


Les loyers du centre-ville posent aussi problème ?


Oui, c’est évident. Certains bailleurs préfèrent garder un local vide plutôt que de baisser un peu le loyer. C’est aberrant ! Résultat : des vitrines fermées, des rues qui se dégradent, et tout le monde y perd. Il faut réadapter les loyers à la réalité du marché. Le monde du commerce a changé : les loyers doivent suivre, sinon on continue à creuser le fossé.


Et sur les animations, quel est votre regard ?


C’est essentiel : plus on anime le centre-ville, plus les gens ont envie d’y venir. Mais il faut des moyens. Or, les commerces sont déjà fragilisés. On ne peut pas leur demander de tout financer seuls. Je regarde ce qui se fait à Chartres : ils ont trois fois notre budget, et ça se voit. Avec plus de moyens, on pourrait faire beaucoup plus.


L’idée, c’est de mutualiser avec la Ville, de faire des événements communs à Noël, pour la Fête des Mères ou Halloween. Le centre-ville doit redevenir un lieu de vie, pas seulement un lieu de passage.


Votre mandat court sur deux ans. Quels objectifs vous fixez-vous ?


Mon premier objectif, c’est d’éviter les fermetures, surtout parmi les indépendants. Si dans deux ans, on a réussi à stabiliser la situation, à faire revenir des clients, à rouvrir quelques boutiques, ce sera déjà énorme. Je veux qu’on puisse dire : à Orléans, le commerce résiste, il se réinvente. Et ça ne se fera qu’ensemble, commerçants, mairie, habitants. Parce qu’encore une fois, l’union fait la force.


Le budget des Vitrines repose beaucoup sur la mairie ?


Oui, en grande partie : subventions, partenaires bancaires comme le Crédit Mutuel, et nos cotisations, autour de 100 € par an. Je ne veux pas les augmenter, pour ne pas perdre d’adhérents. Ce qui compte, c’est qu’on soit nombreux et unis. Plus on sera solidaires, plus on aura de poids pour défendre le commerce de proximité.

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