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Hugo Willems, l’audace tranquille : la nouvelle génération derrière Brodelec

À 32 ans, Hugo Willems incarne cette relève entrepreneuriale discrète et solide qui façonne le territoire orléanais. Président de Brodelec depuis 2025, aux côtés de sa sœur Sara, il a repris le flambeau d’une entreprise textile familiale installée depuis près d’un demi-siècle dans l’agglomération. L’histoire commence pourtant bien avant lui, dans l’atelier qu’il traversait enfant en rentrant de l’école, sans jamais imaginer qu’il en deviendrait un jour le dirigeant. Aujourd’hui, il conduit Brodelec dans une nouvelle ère faite de digitalisation, de diversification et d’innovations, avec un mélange d’humilité, de vision et de ténacité qui lui ressemble.


À 32 ans, Hugo Willems incarne cette relève entrepreneuriale discrète et solide qui façonne le territoire orléanais. Président de Brodelec depuis 2025, aux côtés de sa sœur Sara, il a repris le flambeau d’une entreprise textile familiale installée depuis près d’un demi-siècle dans l’agglomération. L’histoire commence pourtant bien avant lui, dans l’atelier qu’il traversait enfant en rentrant de l’école, sans jamais imaginer qu’il en deviendrait un jour le dirigeant. Aujourd’hui, il conduit Brodelec dans une nouvelle ère faite de digitalisation, de diversification et d’innovations, avec un mélange d’humilité, de vision et de ténacité qui lui ressemble.
Au-delà du dirigeant, Hugo Willems est un homme attaché au progrès raisonnable, pragmatique et utile.

Hugo est né en 1993 à Orléans, dans une famille où l’entreprise tient une place presque naturelle mais jamais imposée. Sa maison d’enfance se situe à Saint-Denis-en-Val, juste à côté du premier atelier fondé par son père. Ce dernier, autodidacte passionné, se lance à la fin des années 1970 dans la maintenance de machines à coudre avant de basculer presque immédiatement vers la broderie. Le nom de Brodelec naît d’ailleurs de cette double compétence, broderie et électricité, un clin d’œil aux débuts où l’entreprise jongle entre maintenance mécanique et premières productions textiles.


Les années suivantes sont marquées par des succès, des reconversions et des crises. Le père d’Hugo travaille pour le Sentier parisien, réalise des productions pour des maisons comme Dior, Maje ou Sandro, puis voit ce marché s’effondrer face à la concurrence asiatique. En quelques années, il réoriente complètement l’activité vers le textile de communication puis vers le secteur du souvenir touristique. L’entreprise grandit, déménage, se diversifie, adopte les premières technologies numériques d’impression textile bien avant la plupart des acteurs français. Pendant ce temps, le petit Hugo observe sans vraiment s’y projeter : « Je ne pensais pas faire ça de ma vie », avoue-t-il en souriant. L’atelier fait partie du décor, mais pas encore de son avenir.


Le déclic : un séjour en Allemagne et une évidence


Adolescent puis étudiant, Hugo reste incertain quant à son avenir professionnel. Il suit un parcours généraliste, obtient un bac ES, s’oriente vers un DUT GEA à Orléans, puis vers une école de commerce et de marketing à Paris. Il aime les matières créatives et la gestion de projet, moins la comptabilité qu’il redouble une année, mais poursuit avec sérieux. Ce n’est alors qu’une formation ouverte, sans vocation précise.


Tout bascule lorsqu’il part étudier presque un an en Allemagne, à Cologne, en immersion totale. Loin de l’entreprise familiale, loin du confort du quotidien, il découvre un autre rythme, une autre manière de vivre et de réfléchir. C’est paradoxalement dans cette aventure européenne qu’il trouve le chemin du retour : « C’est là que je me suis dit : allez, go ! C’est ça que je veux faire de ma vie. Je suis rentré et j’ai dit à mes parents que je voulais prendre la suite. » Le jeune homme comprend qu’il a besoin d’un projet à la fois concret et vertigineux, quelque chose qui lui permette de créer, d’agir, de laisser une empreinte. L’entreprise familiale, en constante mutation, apparaît alors comme une évidence.


2017 : retour à Orléans et apprentissage total


En 2017, diplôme en poche, Hugo revient à Orléans et intègre Brodelec. Sa sœur Sara le rejoint un an plus tard. Les deux jeunes n’entrent pas par la grande porte : ils apprennent tout, des bases aux tâches les plus techniques. Hugo passe dans la production, dans la maintenance, dans le paramétrage informatique des machines, dans le commerce, dans la gestion administrative. Il doit comprendre chaque étape de la chaîne, chaque machine, chaque contrainte. Rien n’est délégué, car Brodelec n’a pas de directeur commercial, pas de responsable RH, pas d’encadrement intermédiaire structuré. Tout repose sur la famille, sur les épaules du père et désormais sur celles de ses deux enfants.


Cette immersion forge une vision globale et solide du métier. Loin d’une simple reprise de titre, Hugo expérimente la réalité quotidienne d’une PME industrielle : ses aléas, ses urgences, ses imprévus, ses responsabilités. À mesure qu’il monte en compétences, il commence également à participer aux décisions stratégiques, aux côtés de son père et de sa sœur. Très tôt, les trois fonctionnent comme un trio, chacun avec ses sensibilités et ses expertises. L’apprentissage n’est jamais un passage obligé mais une véritable modalité d’intégration.


Une entreprise orléanaise au rayonnement national


Aujourd’hui, Brodelec est un acteur bien installé dans le paysage orléanais, mais son envergure dépasse largement les frontières du Loiret. L'entreprise réalise environ cinq millions d’euros de chiffre d’affaires, dont un million en local. Sur Orléans, elle personnalise vêtements, objets et supports de signalétique pour les entreprises et associations du territoire. Cette présence locale reste forte, nourrie par la proximité, le conseil, le bouche-à-oreille et la capacité à accompagner les besoins techniques des clients de manière précise.


Mais la plupart de l’activité se situe ailleurs. Au niveau national, Brodelec travaille pour environ trois cents revendeurs : agences de communication, distributeurs spécialisés, labels de merchandising, acteurs du sport ou du tourisme. Ces intermédiaires proposent des produits à leurs clients finaux, mais confient leur production à Brodelec, qui agit comme sous-traitant discret et fiable. Cela conduit l’entreprise à intervenir pour des marques ou lieux prestigieux : PSG, Moulin Rouge, châteaux de la Loire, boutiques Sézane, Zoo de Beauval, Puy du Fou… Une anecdote illustre l’ampleur des projets : l’entreprise a imprimé des cerfs-volants et des t-shirts envoyés dans l’espace par Thomas Pesquet. Une fierté discrète, mais réelle.


Le tourisme, un pilier historique en pleine expansion


Le secteur du souvenir touristique représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires. Brodelec est référencé dans 80 % des zoos français et développe des produits pour les boutiques de nombreuses destinations touristiques, des stations balnéaires aux grands sites historiques, jusqu’à Notre-Dame-de-Paris, le château de Versailles, le Louvre ou les châteaux de Chambord et Chenonceau. Ce marché s’est ouvert récemment à l’international, avec des clients en Belgique, en Allemagne, en Suisse, voire en Grèce ou en Italie. À partir de collections dessinées par les graphistes internes, les boutiques peuvent proposer des produits clés en main, personnalisés à leur ville ou leur site, réassortis en petites quantités, livrés en quelques jours. Cette flexibilité, rare dans l’industrie, fait partie de la marque de fabrique de Brodelec.


Un parc machines unique, héritage d’un fondateur visionnaire


L’une des forces de Brodelec est son parc machines, considéré comme l’un des plus importants de France dans la broderie industrielle. Et parmi les plus innovants. L’entreprise possède environ 130 têtes de broderie, trois carrousels de sérigraphie, plusieurs presses de transfert, des imprimantes numériques haut de gamme, un atelier de signalétique, une ligne de découpe laser, ainsi qu’un atelier de couture pour la fabrication d’objets en textile imprimés au mètre. Cette puissance permet de produire à la fois en petites séries pour les boutiques touristiques et en très gros volumes, jusqu’à plusieurs centaines de milliers de pièces par an, comme pour la marque Obut, pour laquelle Brodelec fabriquera 240 000 chiffonnettes en 2026.


Cette culture de l’investissement technologique vient directement du fondateur. Hugo raconte avec amusement que son père n’a « jamais réussi à payer une imprimante numérique directe sur vêtements jusqu’au bout », tant il réinvestissait avant même la fin de son financement, pour rester à la pointe. Cette dynamique perdure aujourd’hui, l’entreprise étant souvent parmi les premières en France à adopter une nouvelle méthode d’impression, un nouveau transfert ou une nouvelle génération de machines.


Une direction bicéphale et complémentaire


Si Hugo occupe le poste de président, il partage la gouvernance avec sa sœur Sara, devenue directrice générale. Celle-ci apporte un regard sensible au design, à la communication et à la création textile. Formée à la linguistique et passée par la communication digitale, elle développe aujourd’hui des collections de produits touristiques, pilote la couture et contribue aux projets de marque. Le duo fonctionne de manière fluide et structurée, chacun s’appuyant sur les compétences de l’autre, tout en continuant de consulter leur père pour les décisions stratégiques majeures.


Une nouvelle ère : digitalisation et ambitions nationales


Le grand chantier porté par Hugo et Sara est la mise en place d’un ERP complet, conçu sur mesure pour englober l’intégralité des flux de production, de la prise de commande à l’expédition, en passant par le devis, le contrôle qualité et la facturation. Ce système permettra d’automatiser une grande partie du processus et surtout de connecter directement les clients, notamment les grands acteurs nationaux, grâce à des échanges de données automatisés. L'enjeu dépasse la simple modernisation interne : il s’agit d’ouvrir Brodelec à un nouveau niveau de partenariat et de compétitivité.


À moyen terme, Hugo exprime clairement son ambition : faire progresser Brodelec parmi les plus grands acteurs français de la personnalisation textile. Aujourd’hui troisième du marché national, l’entreprise vise à renforcer son positionnement parmi les leaders historiques. Sans agressivité, mais avec détermination : « Le but, ce n’est pas de les rabaisser, mais d’être dans la course et devenir de plus en plus une référence », dit-il avec humour. Cette ambition reste alignée avec l’état d’esprit familial, où l’exigence se conjugue toujours avec modestie.


Une vision simple : contribuer à faire avancer les choses


Hugo évoque un souvenir d’enfance qui résume bien sa personnalité. En observant tout ce que l’humanité avait « construit pour améliorer la vie », il rêvait un jour d’apporter, lui aussi, une contribution tangible. Cette aspiration, longtemps diffuse, se concrétise aujourd’hui dans la transformation de Brodelec, dans la manière dont il modernise un outil industriel local tout en veillant à son impact environnemental, dans la volonté de faire évoluer un métier artisanal vers plus d’agilité, de précision et de durabilité. Au-delà du dirigeant, c’est un homme attaché au progrès raisonnable, pragmatique et utile.


Une belle histoire orléanaise qui continue de s’écrire


Brodelec est aujourd’hui une entreprise familiale solide, ancrée dans l’économie locale, disposant d’une notoriété nationale et d’un potentiel de croissance important. L’arrivée d’Hugo et de Sara marque une nouvelle étape, celle d’une transition faite en douceur, dans le respect du passé mais tournée vers l’avenir. Leur collaboration, leur complémentarité et leur capacité à repenser sans renier font de Brodelec une aventure entrepreneuriale inspirante, fidèle à l’esprit d’Orléans Capitale.

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